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9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 13:47

http://www3.pictures.gi.zimbio.com/National%2BSynchronized%2BSwimming%2BChampionships%2BYH_IuMJVldRl.jpg


Le sexisme n'est pas toujours où l'on croit. Grâce à leur ténacité les sauteuses à ski peuvent enfin concourir aux Jeux Olympiques (90 ans que c'était réservé aux hommes!). Après l'introduction de la boxe féminine aux Jeux Olympiques d'été, on se félicite désormais d'assister à des Jeux Olympiques paritaires. Sauf que... il ne suffit pas que les femmes accèdent à toutes les disciplines, il aurait aussi fallu que les hommes soient autorisés à concourir dans les disciplines exclusivement féminines!
Il n'y a toujours pas d'épreuve de natation synchronisée masculine (ni de gymnastique rythmique). Ceux qui ne me savent pas féministe prennent souvent cette remarque comme de l'ironie pour décrédibiliser la mixité. Le blocage est encore très fort pour voir des hommes pratiquer des disciplines aussi connotées. Vous avez dit stéréotypes de genre?
Je pensais d'ailleurs qu’il n’y avait pas de revendications de la part des nageurs, eh bien je me trompais. Des nageurs britanniques ont écrit à la FINA en 2012 (La Fédération internationale de natation) pour réclamer l'ouverture de la compétition olympique aux hommes, sans succès jusqu'à présent. Dans les autres championnats, ils doivent s'inscrire dans les mêmes concours que les femmes, ce qui n'est pas évident car il n'y a pas de case "Monsieur" sur les formulaires d'inscription.
Les obstacles rencontrés par les nageurs synchronisés (le terme est-il correct?) sont donc similaires à ceux rencontrés par les pratiquantes de disciplines "masculines": moqueries sur leur orientation sexuelle supposée, mise à l'écart par les instances officielles.
Notons cependant une différence assez significative: la principale objection à leur pratique est culturelle. On ne comprend pas ce qui peut pousser des hommes à vouloir pratiquer une discipline de femmes, on suppose donc qu'il faut être déviant (on dit: "un peu spécial" à la machine à café). Aujourd'hui, une femme qui veut faire du rugby ou du ski acrobatique, on comprend (un peu). Mais on suppose qu'elle échouera, c'est dur et puis il faut des muscles et du courage... bon, des couilles quoi. De plus, personne n'est venu expliquer que la natation synchronisée est dangereuse pour ces messieurs, alors que de doctes médecins n'ont pas hésité à déconseiller la boxe ou le saut à ski aux femmes (et en leur temps, le marathon et le football).
Même si c'est difficile, ce sera toujours valorisant pour une femme d'exercer une activité d'homme. Mais on considère que c'est dégradant pour un homme de pratiquer une activité de femme. Par conséquent, l'irruption des femmes dans les domaines masculins ne s'est pas assortie de l'arrivée des hommes dans les domaines féminins. Au contraire de celui des femmes, le champ d'action des hommes ne s'élargit pas, d'où une certaine crispation autour des questions de parité.
Maintenant, les femmes ne doivent certainement pas s'excuser d'occuper la place qui leur est due. Aux hommes de prendre la leur, et à nous de les soutenir.



Photo trouvée ici - le nageur Kenyon Smith



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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 19:24
http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQA_5QZe9PQUxV4XFIerwE6M_DDo-EbrJl_EKnN5_OBsLlFFsKJMy3y4RZU6g

3 femmes parmi 14 athlètes, c'est la liste des "stars" des JO donnée sur le site d'Eurosport. La proportion est faible, mais malheureusement représentative de la présence féminine dans les médias.
Comme les JO sont l'occasion de découvrir d'autres sportifs et sportives moins médiatisés, le même site consacre un article à 9 champions méconnus. Surprise! Parmi ceux-ci on trouve 7 femmes. La parité, c'est bon pour les second couteaux alors.
Si on peut reconnaitre à la chaîne le mérite de parler des athlètes qui restent injustement dans l'ombre, les journalistes semblent occulter leur rôle dans cette injustice. Qu'est-ce qui fait d'un.e athlète une star? Le public, certes, mais à travers le prisme des médias. Sans couverture médiatique, pas d'engouement populaire! Nous pouvons manifester notre intérêt pour les sportives en plébiscitant les retransmissions qui les mettent à l'honneur. Mais quelle est notre marge de manœuvre quand certains font l'objet d'un véritable matraquage alors que de nombreux autres, hommes et femmes, nous sont présentés a dose plus qu’homéopathiques? Comment prétendre que c'est le public qui choisit?
 
Alors oui, varier ses sujets de reportage, ça demande de réfléchir, de travailler en amont, de s’imprégner d'un nouvel univers. Je ne suis pas journaliste, mais élargir son champ de compétence et varier les angles d'approche sont des signes de professionnalisme dans tous les métiers.
 
Pendant ce temps, aux US, Business Insider publie un diaporama de 15 sportives américaines à suivre aux JO. Ce serait tout simple, mais pourquoi ne pas s'imposer la parité dans ce genre de listes? Les stars féminines, les stars masculines, les hommes à suivre, les femmes à suivre. Voilà en plus qui couperait court aux critiques des féministes (enfin en partie. Ce serait mal nous connaître)
 
Et si on faisait confiance aux supporters? Ils sont prêts, NOUS sommes prêts, à admirer et regarder une plus grande variété de disciplines et de personnalités.


http://i.dailymail.co.uk/i/pix/2010/02/11/article-0-0825ADFB000005DC-923_468x553.jpg
Photo trouvée ici - la britannique Shelley Rudman, médaillée d'argent au skeleton aux JO de Turin


Edit 08/02/2014: je viens de me rendre compte que j'ai ecrit un billet quasi similaire en 2012 lors de JO de Londres, en mettant en cause l'Equipe cette fois. Pas de jaloux.

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 17:41

673.000 spectateurs ont regardé les Bleues remporter leur match des 6 Nations contre l'Angleterre (diffusé sur France 4). Un joli score, à mettre toutefois en regard des 8 millions de supporters qui ont regardé la même rencontre, mais masculine cette fois...

Je n'ai pas encore trouvé de bilan des 24h du sport féminin, cet événement qui visait à faire une place aux sportives dans les médias le temps d'une journée. Mais quel qu'il soit, il faut continuer sur cette lancée pour s'assurer qu'il sera suivi d'effets.

http://www.scrumqueens.com/sites/default/files/match-report-images/187474363.jpg

Photo trouvée sur Scrumqueen

 

 

Il serait dommage de transformer cette journée de sensibilisation en journée alibi sans aucune intention de changer en profondeur les grilles de programmes, les équipes de reporters et l'angle de traitement du sport féminin. Ce serait absurde comme une "Journée de la Femme" qui se transformerait en "Fêtes des Mères"... euh, oups! Là c'est deja le cas.

Pour moi, la clef est vraiment de familiariser le public avec le sport féminin et les images de sportives, pour ne plus en faire des figures d'exception vaguement anormales. Qu'on finisse de se dire "tout de même elle est trop baraquée..." et qu'on pense "quel bel essai!".

Il faudrait donc mettre enfin à jour cette fameuse liste du CSA qui définit les événements à restransmettre par la TV publique et la rendre paritaire, tout en l'enrichissant de nouveaux évènements. Je sais que Christine Kelly préfère la sensibilisation à l'obligation, mais en l'occurence le CSA oblige déjà à passer plus de sport masculin. Autant rendre cette obligation paritaire...

En tant que téléspectateurs et supportrices, ou bien téléspectatrices et supporters, c'est à nous de montrer que l'on veut plus de parité dans le sport. En regardant les événements retransmis, mais pas que: il y a de nombreuses équipes talentueuses et des compétitions passionnantes partout en France. Aujourd'hui les compétitions féminines sont souvent moins chères que les masculines, pour un spectacle tout aussi enthousiasmant.

Le sport se joue d'abord dans les stades, les gymnases, les dojos et sur les courts!

 

Par exemple, ne loupez pas la coupe du Monde de Rugby féminine qui aura lieu cet été en France. Le prix des billets est entre 5 et 20 euros par match, autant ne pas se prive si vous habitez à côté.

 

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 17:21

Quand on est la seule femme d'un groupe, on est malgré soi LA FEMME. Nos actions et paroles seront interprétées comme du fait des femmes en général. La plupart des membres du groupe utiliseront leur ressenti pour tirer de larges conclusions sur les femmes, et surtout sur les différences hommes-femmes, sans se preoccuper des differences individuelles. Dans tous les domaines:

"Les filles c'est des pleureuses quand même, il y en avait une dans mon club d'athlétisme, toujours à se plaindre quand il pleuvait."

"Les femmes ça fait toujours des histoires. Il y en a une dans mon bureau, elle est toujours à parler dans le dos des gens"

"Les nanas, l'égalité c'est quand ça les arrange. Il y en a une dans mon équipe, elle veut jamais porter un carton, même un petit."

"Les femmes elles sont quand même moins courageuses que les hommes, il y en avait une dans mon assoce de VTT, elles voulait jamais faire les descentes à fond.

 

 

Que faire alors? A moins de parrainer le plus de copines possibles dans le groupe pour démontrer que les femmes ont des personnalités aussi diverses que les hommes, je pense qu'il n'y a pas d'autre choix que d'endosser ce rôle de représentante du genre féminin.

 

Je fais/j'ai fait pas mal de sport ou de rando avec des mecs, et je dois avouer que j'essaie d'eviter a tout prix de me conformer aux stéréotypes: je ne me plains jamais d'avoir mal, d'être fatiguée ou d'avoir chaud/froid/humide, je suis volontaire pour porter l'équipement, je vais au contact pendant l'entraînement, je n'admets jamais avoir peur et je ne refuse jamais de faire l'exercice en premier si on me propose. Et ces deux derniers ne sont pas simples : je flippe facilement, et j'appréhende assez le regard des autres.

 

Vous pensez que j'enfonce des portes ouvertes, car c'est la base de la vie en société, de se conformer aux règles du groupe? Tout à fait. Mais des femmes exigent encore d'être traitées différemment sans reelle raison (on ne peut pas tous porter les caisses lourdes, mais tout le monde peut participer au rangement...), tout comme nombre d'hommes insistent pour réserver des traitement différents aux femmes. J'en avais parlé ici.

 

Ou alors vous pensez que je ne m'autorise pas à être moi-même au nom de principes féministes à deux balles, et que c'est complétement idiot? Peut-etre, mais laissez-moi me defendre. Oui, c'est injuste, car il y a des hommes qui se plaignent, qui sont feignants et froussards. Oui, ça confirme que les femmes doivent toujours faire plus pour être reconnues et acceptées, et oui, quelque part je ne fais que perpétuer ça. Mais il s'avère qu'en sortant de ma zone de confort, j'ai découvert pas mal de choses sur moi.

Que je surestime au moins autant les risques, que je sous-estime ma résistance à la peur.

Que ma force physique est plus importante que je ne me l'imagine.

Que quand je crois que je ne peux plus, je peux encore un peu.

Que je me sens moins mal à l'aise quand j'arrive à l'entraînement avec du poil aux pattes mais à l'heure, qu'en retard pour cause d'épilation de dernière minute (j'aurais pas cru).

Et que personne ne s'écroule de rire quand je mène l'échauffement ou le jeu.

 

C'est bien en essayant de m'affranchir de comportements soi-disant "féminins" que je parviens à être (un peu plus) moi-même. Alors si en plus mes petits camarades oublient leurs préjugés sexistes, pourquoi se priver?

 

http://image.toutlecine.com/photos/m/u/l/mulan-1998-07-g.jpg

 Image trouvée ici

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 19:53

http://api.ning.com/files/BZVbc20jWUmsTtg3VPVUsRad1jCnBGjOJR6IBNVkJghuljZjnsGmzUqFcuksxQb8LOpwbelG-4j48CqRp9uM5PMmqmGm8RnW/howardschatzbeverlyornsteinathlete1.jpg

 

Je suis époustouflée de cette série de photos de 125 athlètes pratiquant à haut niveaux des sports différents.
Tout d'abord la variété des corps me fascine. Certes, une pratique intensive façonne la morphologie, mais au depart il y a bel et bien de multiples constitutions. Les marathoniens soumis au même entraînement que le hockeyeur auraient peu de chance de lui ressembler,  tout comme les basketteuses auraient bien eu du mal à se couler dans un corps de gymnaste.

 

Je me rends compte que nous ignorons complètement cette diversité des silhouettes. Notre perception complètement déformée ne reconnaît comme "beaux" , voire "normaux" qu'une infime partie des corps humains. C'est incroyablement violent.

Quel magazine féminin illustrera un article avec une boxeuse? Quel marque de sous-vêtements masculine signera un contrat à un marathonien?

Mais, des lanceuses aux lutteurs, ils sont tous fiers de leurs corps et de ce qu'ils accomplissent. Pour moi, la pratique sportive est une des clés pour se sentir à l'aise avec son corps. Je pense en fait qu'il  vaut mieux choisir un sport en fonction de notre morphologie. Le sport donne confiance en soi, parce qu'on en fait quelque chose de satisfaisant, pas parce qu'il nous façonne un beau corps. Dix ans de pratique sportive plutôt soutenue n'a jamais effacé ce qui me complexait, mais m'a permis de m'en foutre.

C'est pour cela que je n'aime pas le fitness en salle. Zumba, bodycombat et toutes ces conneries... musclent sans doute, mais ne laissent aucune place au progrès ou à un accomplissement, hormis la diminution du tour de cuisse. Bonjour la pression, alors que le sport est censé être de la détente...

 Si on parle de sport pour "booster son ego" comme dise les mags féminin, je ne conseilleraisdonc pas à une grande ado baraquée de se mettre à la GRS, ce qui risque de la complexer encore plus en la frustrant.  Pourquoi ne pas essayer le handball, le volley?
Je connais des accros au fitness très complexées, mais des rugbywomen très à l'aise avec leur corps. Ce qui donne confiance en soi, ce n'est pas d'avoir un ventre plus plat,  mais de pratiquer une activité où l'on s'épanouit et où l'on relève les défis que l'on se lance . Le premier tour du lac suffit à se sentir championne...

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 12:41

 

Lorsque Clara écrit à Picsou Magazine "Pourquoi les garçons ne sont pas habiles avec les bébés?", on lui répond qu’"ils sont plus habiles avec leurs pieds et un ballon. Et toi, tu te débrouilles comment sur un terrain de foot ?" Bim! @_Aenki a transmis ceci sur Twitter et heureusement ce n'est pas totalement passé inaperçu (Sophie Gourion en a fait un billet sur Tout à l'ego ).

 

D'une part, ça m'estomaque qu'on puisse encore sortir, en 2013, que les hommes ne s'occupent pas des bébés un point c’est tout, quelques jours après le vote du projet de loi sur le congé parental. Ensuite: les garçons ne s'occupent soi-disant pas des bébés, parce que leur truc c'est le foot. MAIS QUEL RAPPORT? Est-ce que la personnalité d'un être humain se construit en package? Foot/Bière/Bagnole, Bébé/Shopping/Smoothie, Cinéma/Télérama/Chablis?

Je pense évidemment aux caractères supposément masculins ou féminins, mais ça va plus loin. Va-t-on en finir un jour avec cette catégorisation simpliste, qui s’appuie sur les préjugés et a le mérite de ne pas faire trop réfléchir? Devrais-je encore longtemps entendre : "Han, trop bizarre, tu fais du foot et tu lis Malraux!" (car c'est bien connu, une fois qu'on a compris le hors-jeu on a grillé tous ses neurones) ou au contraire : "Pas étonnant que tu fasses du foot, vu que tu es ingénieure" (sous-entendu je suis un peu devenue un mec).

Que les plus jeunes essaient de se construire un personnage basé sur leurs centres d'intérêts, c'est plutôt normal pour s'affirmer. Mais on est en droit d'attendre des adultes qu'ils appréhendent leurs pairs - et eux-mêmes - comme des êtres humains complexes, non comme des caricatures. Réfléchissons, bordel!

  

 

 

Autres billets en rapport:

Poncifs et préjugés (3): le niveau du sport féminin est trop faible

Cruche ou cageot, choisis ton camp! (ou la dévalorisation des femmes)

Egalité des sexes = uniformité?

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 20:17

J'ai souvent été la seule fille.

Le cliché des machos qui défendent leur domaine a vécu. Il reste bien quelques abrutis, mais la plupart du temps, les sportives sont bien accueillies au sein d'un groupe masculin. J'ai souvent parlé de la sensation très gratifiante que procure le fait de pratiquer un sport "traditionnellement masculin". C'est encore plus gratifiant de le faire au sein d'un groupe de garçons. Les gars sont souvent très fiers d'annoncer qu'ils ont une femme parmi eux. Il y a encore quelques annees, toute à la joie d’être "une sacrée nana!", "une warrior", on en vient a considérer le très étrange "mais toi t'es pas vraiment une fille!" comme le compliment ultime.

Et moi qui croyait alors, femme parmi les hommes, brandir l’étendard du féminisme, je ne faisais en fait que desservir la cause.

Parce que je croyais qu'aimer me rouler dans la boue ou revenir avec des bleus faisait de moi quelqu'un de plus intéressant que si je faisais des saltos en justaucorps (en oubliant que j'ai jamais réussi un poirier)

Les filles c'est que des gonzesses, d'abord.

Parce que je croyais alors que moi seule avait su me libérer des préjugés pour pratiquer une activité qui me plaît vraiment, pas une qui m'ait été imposée par les stéréotypes (dire "stéréotypes" avec un mépris glacial).

MOI seule sait.

Parce que je croyais que pratiquer un sport "de mec" me plaçait au-dessus des autres.

Les trucs "de filles"? Juste bon pour les filles.

Bien contente qu'on ne me demande pas de trucs trop durs (gardien de but, les combats les plus longs, ouvrir les voies en tete...) sous prétexte que j’étais une fille (bonjour la warrior à deux balles, en fait) , je ne voyais pas que pour un statut de "princesse", j'avais un vestiaire pourri et que j'avais rarement voix au chapitre. Je sentais bien aussi que si je voulais garder ce statut de "chouchoute", je n'avais pas vraiment intérêt à ce que d'autres camarades féminines me rejoignent (je n'allais plus être la star...), sans vraiment comprendre le mécanisme à l'oeuvre: l'incessante concurrence entre femmes qui fait oublier toute vélléité de solidarité à celle qui s'est vue décerner quelques bons points par les hommes.

J'ai compris plus tard, d'un coup, tout ce que cette attitude avait d'égoïste et de sexiste.

 

Depuis, je suis souvent la seule fille.

Mais je tiens à mener l'echauffement, a faire gardienne de but à mon tour, et à porter le matériel. Je n'hésite plus à réclamer la balle quand je suis démarquée, ni à donner mon avis lorsqu'il y a conflit. ça a coincé au début, et puis ils s'y sont fait. Après tout, on obtient finalement le statut que l'on se donne soi-même...

Et j'emmène toutes les copines que je réussis à convaincre de venir. Je ne râle même pas (pas trop fort) si elles jouent mieux que moi (et ça arrive souvent). Peut-être même qu'un jour je mettrais un mouchoir sur ma fierté j'arriverai à les accompagner à la zumba malgré mon incapacité à reproduire un mouvement ...  Bon. Si les garçons viennent aussi alors.

 

 

 

 

 

 

 

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22 août 2013 4 22 /08 /août /2013 08:41

(et à votre fils)

  1. Qu'elle a de l'énergie à revendre.
  2. Qu'elle n'est pas plus fragile ni moins forte que les garçons.
  3. Qu'une fille peut très bien s'intégrer dans une équipe de garçons. Et vice-versa.
  4. Que la force non maîtrisée est inutile.
  5. Qu'adversaire ne signifie pas ennemi-e. 
  6. Qu'on peut perdre et avoir bien joué.
  7. Qu'on peut gagner et avoir mal joué.
  8. Que la défaite, c'est pas grave. Et que la victoire, c'est bon. 
  9. Qu’on ne part pas tous à armes égales. Mais qu’on a toutes et tous des qualités à cultiver. 
  10. Que chacun-e peut trouver sa place. Il n'y a pas LE sport, mais DES sports. Plein.
  11. Qu'on peut faire de la boxe et aimer se maquiller (mais on n'est pas obligée). 
  12. Qu'on peut faire de la danse et ne mettre que des baggys (mais on n'est pas obligée non plus). 
  13. Que ses actions compteront toujours plus que son apparence. 
  14. Qu'elle peut être fière de son corps pour ce qu'il accomplit, et pas seulement pour ce dont il a l'air. 
  15. Que faire du foot ça ne donne pas de grosses cuisses. En tout cas, moins que le MacDo. . 
  16. Que son corps est un ami qu'il faut écouter et accompagner, pas un ennemi qu'il faut contenir ou contrer. 
  17. Qu'il n'est pas plus idiot de souffrir pour courir plus longtemps, que de souffrir pour s'épiler. 
  18. Que la concurrence, ça peut donner un coup de fouet.
  19. Que la compétition, ça peut être jouissif.
  20. Que progresser après un long entrainement, c'est gratifiant et bon pour l'ego. 
  21. Que dans une équipe, il faut faire des concessions, et trouver sa place. 
  22. Qu'une critique n'est pas une attaque personnelle, et qu'elle permet souvent de progresser.
  23. Qu'une équipe soudée, c'est très fort. Même pour les sports individuels. 
  24. Qu'une équipe débutante bien organisée est parfois plus efficace que quelques individualités douées mais mal gérées.
  25. Qu'elle n'aura jamais rien à perdre à se lancer dans un nouveau challenge.
  26. Qu'il faut oser. Oser demander, oser participer, oser râler.
  27. Que plus elle osera, plus elle aura confiance en elle.
  28. Plaisir de pratiquer, plaisir de progresser, plaisir de gagner... le plaisir est le moteur de motivation le plus puissant. 
  29. Qu'il y a toujours des choix et des sacrificesàfaire, mais qu'elle ne devra pas se les laisser imposer. 
  30. Que les plus grandes victoires, on les remporte contre soi-même.

 

http://resources3.news.com.au/images/2013/05/18/1226645/902239-rouse-hill-rhinos.jpg

Photo trouvee ici

 

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 13:23

Hein, pourquoi? Quand on achète un billet ou qu'on allume sa télé pour voir une compétition sportive, on ne va pas au cinéma : la fin n'est pas déjà écrite, et surtout ca ne finit pas toujours bien. D'ailleurs, qu'est-ce que c'est "finir bien"? Que le meilleur gagne, que les plus sympas gagnent, que l'équipe de cœur gagne? A vrai dire, on est souvent déçu.

Le spectacle? Pas de revue de presse pour savoir si le scenario est bien ficelé. On n'a que les épisodes précédents... ce qui ne permet pas d’être certain qu’on en prendra plein les yeux. J'ai souvent été déçue par de belles affiches, où les adversaires se sont piteusement neutralisés. Le niveau de la compétition n'est pas non plus une garantie. J'ai vu des demi-finales régionales trépidantes, et des coupes du Monde soporifiques.

Si on supporte une équipe en particulier, on est souvent condamné à l'amertume. Les défaites sont frustrantes, les victoires attendues manquent de saveur, et les matchs d'anthologie sont très rares. En somme les chances de sauter devant sa télé avec son slip sur la tête sont réduites.

 

 

Je me faisais ces réflexions quand je remâchais ma déception d’avoir vu en peu de temps l'équipe de France de basket perdre en finale de l'Euro, puis l'équipe de France de foot perdre en quart d'un autre Euro. Alors que je me prépare a une semaine intensive de Mondiaux d'athlétisme (mon pêché mignon), je me demandais ce qui me faisait tant vibrer dans le sport, puisque j’avais tant d'occasions d'être déçue...

 

C'est déjà quand je n’ai pas de favori-te que j'apprécie le mieux les spectacles sportifs. Plus objective et plus sensible aux qualités de tous les concurrents, je peux m'enflammer pour la foulée d'un Croate pour ensuite admirer la fougue d'un Coréen, sans être perturbée par mon chouchou. Malgré l’absence des Françaises, mon voyage à Stockholm pour assister à la finale de l'Euro féminin de foot a été un de mes meilleurs moments sportifs. Chantant "Auf geht's Deustchland" aussi bien que "Norge, Norge", me permettant même la standing ovation pour l'équipe de Suède (éliminée en demie) qui a fait une apparition, j'ai pu pleinement gouter la qualité du jeu et l'ambiance. Les rebondissements du match m'ont tout autant fait frémir que les supporters. Voire plus : je ressentais tout à la fois espoir et stress, frustration et libération.

J’aime aussi contourner mon chauvinisme en me calant devant la télé finlandaise, qui a en plus le mérite de montrer tout un tas de disciplines de chasseur-cueilleurs (lancers de trucs et tirs à armes diverses) moins cotées en France.

 

J'ai également appris à ne pas soupirer lorsque les favoris manquent. Suspendus, en rééducation, en année sabbatique ou en congé maternité, on a toujours un pape de tatami ou une reine du stade qui manque à l’appel. Loin de nuire a la qualité du spectacle, c’est l'occasion de savourer un peu plus de suspense, et donc un terrain propice a ces belles surprises qu’on espère tous. Evidemment il va falloir apprendre de nouveaux noms, ce qui implique un effort en plein apéro pour se souvenir de cette nouvelle attaquante allemande ou ce nouveau perchiste papou.

 

Enfin, quand vraiment le niveau est pourri, les athlètes antipathiques, l'ambiance à chier et la météo à pleurer, je me cale devant un bon Games of Thrones, je peux toujours sauter dans mes crampons et rejoindre les copines. Je ne suis peut-être pas sure de tirer mes corners correctement. Mais je sais qu'on ne s'ennuiera jamais...

 

 

 

Image trouvee ici

 

 

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22 juin 2013 6 22 /06 /juin /2013 18:47

"Votre postérieur deviendra ferme sans effort, notre sport ne vous fera pas prendre de muscle disgracieux et vous ne transpirerez pas"

 

Directives ministérielles ou découverte tardive d'un nouveau marché, la plupart des instances sportives reconnaissent désormais qu'il faudrait plus de femmes pratiquantes. Et maintenant, comment les attirer?

 

Il y a ceux qui surfent sur les stéréotypesde genre en vigueur, quitte à les renforcer et à faire de la pub mensongère, et ceux qui essaient d'abord de travailler sur ces stéréotypes, quitte à ne pas obtenir de résultats immédiats. Vous savez que je suis plutôt réticente devant les méthodes des premiers, mais circonspecte devant l'insuccès des seconds.

 

En allant dans les sens des stéréotypes, les communicants pensent avoir une audience nombreuse et acquise rapidement...

 

On peut citer par exemple la fédération d'aviron, qui s'est fendu d'une campagne on ne peut plus rebattue pour faire venir de nouvelles licenciées (je l'ai vu sur les Nouvelles News, mais allez lire l'article du blog SportFilles qui vaut le détour). Ce n'est malheureusement pas les seuls, et ma catégorie "Tacle par derrière" est remplie d'exemples de ce genre...

La recette est simple: 

 

C'est que veulent les femmes? Peut-être... mais une belle pub mensongère en tout cas.

 

Parce que bien souvent, la vérité, c'est ça:

- vous prendrez du muscle, obligé. A vous biceps, triceps et quadriceps visibles (vous perdrez des seins par contre).

- vous ne transpirerez pas... si vous ne vous entraînez pas sérieusement. ça fait cher la licence alors.

- les fesses... <soupir> deviennent fermes mais pas isolément (voir premier point). Non, on ne peut pas muscler que du bourrelet sous les fesses (ou alors ça doit être un exercice bien chiant).

 

Mais le sport, c'est aussi ça:

- le premier tour de lac, la première descente, le premier match... jouissif. Grisant.

- se servir de son corps, le voir se renforcer et devenir plus précis, plus puissant... rien de tel pour se sentir mieux dans ses baskets (même avec le bourrelet sous les fesses)

- on essaie d'y aller régulièrement, d'abord parce qu'on a payé la licence, ensuite pour papoter dans les vestiaires... enfin parce qu'on se sent tellement bien après et parce qu'on a enfin réussi ce p*** de plongeon / tir à trois points / kata-guruma.

 

ça n'intéresse pas les femmes?

Essayez de nous en parler, pour voir.

 

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Qui suis-je?

Je suis une sportive amateure un peu touche-à-tout et très accro... Quand je ne suis pas en short, je suis une fervente spectatrice. Mais le sport féminin c'est pas facile à suivre dans les médias: pour une femme, mieux vaut être mignonne que championne. Dans ces conditions, difficile de motiver les copines pour un footing....