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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 19:53

http://api.ning.com/files/BZVbc20jWUmsTtg3VPVUsRad1jCnBGjOJR6IBNVkJghuljZjnsGmzUqFcuksxQb8LOpwbelG-4j48CqRp9uM5PMmqmGm8RnW/howardschatzbeverlyornsteinathlete1.jpg

 

Je suis époustouflée de cette série de photos de 125 athlètes pratiquant à haut niveaux des sports différents.
Tout d'abord la variété des corps me fascine. Certes, une pratique intensive façonne la morphologie, mais au depart il y a bel et bien de multiples constitutions. Les marathoniens soumis au même entraînement que le hockeyeur auraient peu de chance de lui ressembler,  tout comme les basketteuses auraient bien eu du mal à se couler dans un corps de gymnaste.

 

Je me rends compte que nous ignorons complètement cette diversité des silhouettes. Notre perception complètement déformée ne reconnaît comme "beaux" , voire "normaux" qu'une infime partie des corps humains. C'est incroyablement violent.

Quel magazine féminin illustrera un article avec une boxeuse? Quel marque de sous-vêtements masculine signera un contrat à un marathonien?

Mais, des lanceuses aux lutteurs, ils sont tous fiers de leurs corps et de ce qu'ils accomplissent. Pour moi, la pratique sportive est une des clés pour se sentir à l'aise avec son corps. Je pense en fait qu'il  vaut mieux choisir un sport en fonction de notre morphologie. Le sport donne confiance en soi, parce qu'on en fait quelque chose de satisfaisant, pas parce qu'il nous façonne un beau corps. Dix ans de pratique sportive plutôt soutenue n'a jamais effacé ce qui me complexait, mais m'a permis de m'en foutre.

C'est pour cela que je n'aime pas le fitness en salle. Zumba, bodycombat et toutes ces conneries... musclent sans doute, mais ne laissent aucune place au progrès ou à un accomplissement, hormis la diminution du tour de cuisse. Bonjour la pression, alors que le sport est censé être de la détente...

 Si on parle de sport pour "booster son ego" comme dise les mags féminin, je ne conseilleraisdonc pas à une grande ado baraquée de se mettre à la GRS, ce qui risque de la complexer encore plus en la frustrant.  Pourquoi ne pas essayer le handball, le volley?
Je connais des accros au fitness très complexées, mais des rugbywomen très à l'aise avec leur corps. Ce qui donne confiance en soi, ce n'est pas d'avoir un ventre plus plat,  mais de pratiquer une activité où l'on s'épanouit et où l'on relève les défis que l'on se lance . Le premier tour du lac suffit à se sentir championne...

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 18:00

C'est en plein dans le Tournoi des Six Nations que ça m'est apparu de manière encore plus frappante. Il est possible, cette année, que les garçons et les filles obtiennent des résultats équivalents, mais on n'aura pas autant de passion à l'endroit des Bleues que vis-à-vis des Bleus. En matière de sport féminin, rien ne servira de mettre plus de moyens, et plus de médiatisation si on n'arrive pas à changer une chose essentielle: ce qui est féminin est toujours juste assez bon pour les femmes, et il est vaguement humiliant pour un homme de s'y pencher.

 

http://www.rhonealpes-tourisme.fr/images/25385-1-0201-3-benjamin-millepied-compagny-photo-p-kolnik.jpg

http://www.scrumqueens.com/images/phocagallery/First_Album/thumbs/phoca_thumb_l_104.jpg
Le chorégraphe Benjamin Millepied est aussi le nouveau "Monsieur Natalie Portman" - Source Touche lors d'un match Angleterre/Nouvelle Zélande - Source

 

Bien sûr, il y a de nombreux hommes qui se passionnent sincèrement pour le sport féminin (et je ne parle pas des acheteurs du diaporama sexy de l'Equipe), mais ce n'est pas vraiment un phénomène de masse. On entend plus couramment "Elles vont toujours moins vite que les hommes", et l'argument imbattable "J'y peux rien, ça m'emmerde": effectivement, pas question de forcer qui que ce soit à regarder un spectacle qui nous ennuie.

Mais ce qui attire les foules vers les stades ce n'est pas seulement la perspective d'un beau spectacle. Il y a un très fort mécanisme d'identification aux sportifs: c'était flagrant samedi soir quand je voyais mes copains garçons bramer devant le match. Je ne les imagine vraiment pas faire de même devant un match féminin... et eux non plus.

Dans un monde où une petite fille peut faire Mardi Gras en chevalier mais où on empêchera son petit frère d'y aller en princesse, comment se prendre réellement de passion pour les exploits sportifs féminins lorsqu'on est un homme? Les rugbymen sont idôlatrés et représentés en surhommes, mais cela ne passe pas du tout pour les rugbywomen, avec cette réticence à reconnaître la supériorité physique et technique d'une femme sur soi. A moins de remettre en cause leur féminité, quand on ne peut pas nier leurs performances. Il suffit de voir les commentaires sur les rares sportives qu'on voit dans les médias: "trop musclée", "on dirait un mec"...

J'avais déjà parlé du masculin qui était neutre tandis que le féminin est exclusivement réservé aux femmes. Dans les magasins de sport, les petites footballeuses doivent prendre le même équipement que les garçons (il est dtit "mixte"), tandis qu'au rayon Equitation, sport majoritairement féminin, les garçons disposent de tenues spécifiquement masculines. Le même  mécanisme est à l'oeuvre lorsqu'il s'agit de se choisir un modèle: dans les disciplines peu féminisées, les deux sexes s'enthousiasment pour les stars masculines, tandis que les championnes comptent surtout des femmes dans leur fan-club.

 

Ceci ne peut être résolu en se limitant au monde sportif: on trouve le même phénomène partout ailleurs. Les femmes ont la chance aujourd'hui de pouvoir s'intéresser à des domaines dits "masculins". Des résistances subsistent, mais les femmes peuvent tout de même choisir assez facilement: Barbie ou Légo, danseuse ou footballeuse, mécano ou coiffeuse... jupe ou pantalon! Clairement, il n'en va pas de même pour nos camarades masculins.

Si l'on veut que les hommes nous laissent prendre notre place, une meilleure valorisation des activités traditionnellement féminines est absolument nécessaire pour assurer une réelle égalité entre les sexes. Il n'est ni juste ni bénéfique que le champ des possibles des femmes s'élargisse si celui des hommes reste aussi étriqué qu'avant.

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 19:10

Présentées à la Nuit du Sport féminin, une idée de sortie et une idée de lecture:

 

http://www.mabeloctobre.net/IMG/jpg/visuelcdf1vignette.jpg

Corps de femmes- Judith Depaule - Compagnie Mabel Octobre.

Cette série théâtrale explore le sport féminin, le rapport des sportives à leur sport, à leur corps, à la société. Des écrans, avec des scènes d'entraînement, de compétition, une comédienne seule en scène à travers laquelle s'expriment des sportives de haut niveau. J'avais parlé du deuxième volet  "Le Ballon Ovale" ici, et j'avais adoré.

J'ai loupé le premier mais à la Nuit du Sport féminin le comédienne Marie Basquiat est venue avec la Compagnie Mabel Octobre pour présenter un extrait qui donnait envie de voir la suite!

Je vais pouvoir me rattraper au Nouveau Théâtre de Montreuil:

 

Corps de Femme 1 - Le marteau

samedi 22 janvier à 19h

dimanche 23 janvier à 17h, suivi de

Corps de Femme 2 - Le ballon ovale

 

et toujours Corps de Femmes 2 - Le ballon ovale,

du 17 au 23 janvier.

Toutes les infos ici

 

 


 

http://www.decitre.fr/gi/48/9782917249048FS.gif

L'Année du Sport féminin 2010

Retrace les exploits sportifs au féminin de l'année 2010, d'un point de vue humain, sans se laisser absorber par les performances, tel est le parti pris de ce livre édité par Interactiva DFO/Sportiva. Ses auteurs  Alexandre Roos et Henri Seckel, interviewés lors de la Nuit du Sport féminin par Alexandra Capuano, ont fait part de leur admiration devant les sportives qu'ils ont rencontré lors de leurs investigations. Et la sociologue Catherine Louveau en a dit qu'il avait a particularité remarquable de parler de sport féminin sans qu'il ne se borne à exposer des corps de femmes, travers auquel cèdent souvent les autres ouvrages et journaux.

Le ton est donné: c'est LE cadeau à offrir à une fillette qui cherche une activité à pratiquer, à une sportive de vos amies, voire à n'importe quel amateur de sport.

 

 

Prix: 28 €

Toutes les infos ici

 

 

 

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 20:40

Mercredi j'étais à "Confluences" dans le 20e arrondissement, pour assister au spectacle Corps de Femmes 2 - Le Ballon Ovale, de Judith Depaule. La metteure en scène a arpenté les bords de terrains pendant 6 mois pour filmer 15 joueuses des clubs de Bobigny et Soisy; les films défilent sur des écrans pendant que la comédienne donne vie aux sportives en reproduisant paroles et postures. Ce sont ainsi Meryl, Aïda, Fanny, et les autres qui parlent de leur pratique. (On peut lire des présentations plus poussées de l'oeuvre ici, puis encore ici, et puis là.)

 La représentation était suivie d'un débat très convivial avec la metteure en scène et Hélène Joncheray, (sociologue). Stéphanie Loyer, qui figure dans les films, et l'entraîneur Marc-Henri Kluger étaient également présents : en plus d'être ravie de voir de près une des joueuses du XV de France, j'ai énormément apprécié leurs interventions toujours hyper pertinentes.

Ce spectacle ne traite pas simplement de filles en short et crampons, et l'on n'a pas parlé que de rugby. Il y a eu beaucoup à dire - ce qui donne beaucoup à réfléchir. Compte-rendu forcément incomplet.

 

Les joueuses viennent de milieux très différents et ont des âges très variés, mais j'ai distingué deux catégorie: celles qui baignent depuis toutes petites dans la culture rugby, et puis celles qui, ados ou déjà adultes, se sont trouvées par hasard sur le bord d'un terrain, et n'ont plus arrêté. Pour toutes, c'est une évidence: on se consacre au rugby de tout son être... au reste de leur vie de se construire autour. Un mode de vie qu'on accepte de la part d'un homme, moins pour une femme.

 

Le club de Bobigny joue en Elite et comporte des internationales, il est donc frappant de voir que beaucoup de ses joueuses ont commencé très tard. Une contrainte à prendre en compte par les entraîneurs! Marc-Henri Kluger  et Stéphanie Loyer nous ont expliqué les spécificités qu'il y a à entraîner les filles. Spécificités qui seraient en partie dûes à ces débuts tardifs: ce besoin constant d'explications, on ne le retrouve pas chez les filles qui ont commencé très jeunes...

 

On a également abordé la mixité et le regard des autres. Judith Depaule a souligné que si dans l'équipe exclusivement féminine le genre était aboli, il revient avec force dans un cadre mixte. En effet, les joueuses qui débutent tôt jouent avec les garçons. La petite Domitille filmée au début du spectacle trouve "normal" de jouer avec les garçons mais reconnaît que parfois ils "se moquent". D'autres joueuses se rappellent des réactions variée des garçons de "je la touche pas c'est une fille" à "elle n'a rien à faire là' en passant - heureusement - par l'indifférence.

 

Certains dans l'assemblée se sont étonnés du fait que les filles ne parlent que de "combat", d'"affrontement', sans évoquer la tactique ou la technique. Les joueuses universitaires (quel est votre club? on doit bien se marrer) au fond de la salle ont très justement souligné que l'on sait très bien que les femmes peuvent courir avec un ballon, moins qu'elles peuvent aller au contact, c'est pourquoi elles mettent l'accent dessus. Et au début du spectacle, on a entendu: "On est des femmes, mais on est pas des "chochottes".

 

Toute un pan de l'oeuvre est d'ailleurs consacrée à cette question: est-ce violent? Pour certaines, oui, pour d'autres c'est exagéré. Mais pour toutes, l'extrême engagement ne se conçoit qu'avec le respect de l'adversaire et des règles, et n'a qu'un but, bien jouer. On a ensuite assez longuement débattu de cette "violence" du rugby. Etait-ce le bon terme, de quelle manière l'aborder, n'était-ce pas péjoratif? Je trouve que le dernier mot a été prononcé pendant le spectacle même: "On se rend pas compte de la violence d'autres sports comme la danse ou la gym".

 

J'ai enfin eu le sentiment que les joueuses étaient tout à fait fières de leur corps, même "couverts de bleus et d'égratignures". Dans la litanie d'adjectifs qui clôt le spectacle, on entend "décomplexant". Fière de ce qu'on accomplit, on devient fière de soi et de son corps, on trouve sa place. Pour elles, elle est sur un terrain de rugby.

 

http://www.mabeloctobre.net/IMG/jpg/minivisuelCDF2-2.jpg

 

 

"Corps de femmes" sera une quadrilogie. Après ce deuxième volet consacré au rugby, Judith Depaule s'intéressera à l'haltérophilie en Turquie. Un n°3 dont je vous invite à suivre la sortie de très près!

 

 

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 08:00

Une fois n'est pas coutume, voici que je me penche un peu sur une BD. Il faut dire que dans le cas de ce petit album, l'héroïne s'appelle Gabrielle, voilà qui avait déjà de quoi susciter mon attention!

Gabrielle, donc, est une catcheuse, qui ne semble attendre que le vendredi soir pour échapper à son bureau et à ses collègues qui ignorent sa passion. En quelques traits et quelques vignettes, l'auteure arrive à nous faire sentir l'atmosphère réconfortante du vestiaire, où loin d'être des adversaires, les filles se voient comme des partenaires. Dans les scènes de combat, on est bien loin de l'image beaufisante du catch féminin qu'on a toutes et tous en tête!

Mais vivre sa passion n'est pas forcément facile, le copain de Gabrielle a un peu du mal à supporter ses absences répétées... une situation que beaucoup de sportifs vivent, mais que les femmes subissent de manière bien plus pressante tant on suppose qu'elles ont plus à charge de tenir leur ménage.

Ce premier épisode est très court mais a suffi à me séduire: à quand le prochain?

 

Princesse Suplex

Léonie - Editions Manolo Sanctis

6,50€

 

http://lecomptoirdelabd.blog.lemonde.fr/filescropped/7992_292_431/2010/08/princesse-suplex.1282512227.jpg

Image trouvée ici

 


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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 08:00

Cette petite expo ferme dans pas longtemps, mais je n'arrivais pas à trouver le temps d'y aller... voilà qui est fait, et je suis bien contente. "Allez les filles!" est hébergée par le Musée du Sport à Paris, et se concentre sur l'évolution du sport féminin depuis le début du XXe siècle à aujourd'hui, en nous présentant ses "pionnières".

 

 

http://www.museedusport.fr/images/fck/image/afficheALF_bd.jpg

 

 

Alors oui, il est loin le temps où le 800 m était considéré comme une course trop éprouvante pour les femmes, et où le football était interdit car soupçonné "d'entraver la femme dans sa fonction maternelle" sous le régime de Vichy.

 

Mais les photos d'Alice Milliat seule parmi tous les hommes d'un jury sportif renvoient amèrement à aujourd'hui, avec les grandes tablées d'experts exclusivement masculins qu'on peut voir dans les médias, et les assemblées de dirigeants où bien peu de dirigeantes se frayent une place. 

 

Et l'expo rappelle que si un bon bout de chemin a été fait, il reste de grands progrès à réaliser avant que les femmes puissent conquérir leur place dans le monde du sport. Certaines choses ont très peu changé: ainsi, au début du siècle, les journaux ne doutaient pas que les femmes puissent jouer au foot, mais affirmaient que ce n'était tout de même ni très convenable ni très joli. Opinion encore défendue aujourd'hui...

 

Je ne suis pas du genre fétichiste, aussi des objets comme les maillots de Colette Besson ou les crampons de Marinette Pichon ne m'ont pas plus émue que ça; néanmoins il est intéressant de voir la robe de Suzanne Lenglen, celle qui faisait scandale car "optimisée" pour mieux jouer.

 

Intéressant aussi, le mur consacré aux "produits dérivés", surtout pour le calendrier du RCP 15. Ce calendrier, parlons-en: des joueuses de rugby qui posent en sous-vêtement. Autant les photos nues des footballeuses françaises m'avaient paru hyper racoleuses, autant je trouve ces rugbywomen - belles, bien sûr! - pleines d'humour et détonnantes. Comme quoi, la frontière entre soumission aux diktats et revendication de sa présence n'en finit pas d'être floue.

 

Le petit film sur Alice Milliat, et le rôle qu'elle a joué dans l'organisation des olympiades féminines m'a passionnée. J'ignorais complètement qui elle était, et au vu de tout ce qu'elle a fait pour le sport féminin, c'était une grossière lacune qui se trouve réparée.

 

Enfin je suis restée scotchée sur les portraits des sportives de l'INSEP. J'ai bien noté le nom du photographe: Guillaume Mirand a fait vraiment du bon boulot, ses photos ont de quoi convaincre 'nimporte qui de se mettre au sport.

 

 

L'expo dure encore jusqu'au 24 avril (oui, c'est dans pas longtemps...).

Si donc vous avez l'occasion de passer du côté de la Bibliothèque François Mitterrand...Il y a toutes les infos ici.

 

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 20:19

Je vous avais parlé de ce documentaire un peu plus tôt, et j’ai pu le voir aujourd’hui. Je l’ai trouvé pas mal du tout, même si ce genre de doc à toujours le même inconvénient : celui de n’être probablement vu que par un public déjà convaincu. Même si l’Equipe en a parlé (!) je doute de sa portée auprès du grand public, et le fait que ce soit Canal + qui le diffuse le rend encore plus confidentiel. Pourtant c’est le genre de chose qu’à l’instar de La Domination Masculine, je verrais bien diffusée dans les lycées, avec débat à la clé.

 

Le tabou de l’homosexualité dans le sport à tout à voir avec le sexisme : « On est pas des pédés » signifie aussi bien « On est pas des gonzesses ».

 

Le documentaire se focalise beaucoup sur l’homophobie dans le sport masculin, ce qu’on ne peut pas vraiment lui reprocher au vu de la part prise dans les médias par ce dernier. Néanmoins, l’homosexualité féminine est bien abordée, en soulignant la différence avec lesgarçons ; il rappelle notamment que la sportive lesbienne reste finalement moins "menaçante" que l’hétérosexuelle puisque pour beaucoup elle n’est alors « pas vraiment une femme », ce qui rassure les machos : ouf ! pas de femme qui me menace. Seulement un « demi-homme » pour reprendre la déclaration assassine de Martina Hingis, frustrée de sa défaite contre Amélie Mauresmo.

 

Car les homos, tout comme les femmes, ne dérangent pas tant qu’ils ne sont pas en position de force. La coach du BK Paris Softball Club, un club LGBT témoigne dans ce sens : tant que son club perdait face à tous ses concurrents, ceux-ci étaient très cordiaux ; c’est lorsqu’il a commencé à gagner ses matchs un par un que ses membres ont commencé à subir des remarques homophobes, voire des agressions.

 

Il y a également une remarque percutante du footballeur prodige gay Justin Fashanu : « What makes a man, a man ? » Il poursuit : « S’il faut boire 15 pintes, s’il faut se battre, je peux le faire aussi, alors… » Il pousse dans leurs retranchement tous les machos footballeurs: si les homos peuvent jouer au foot – et en plus très bien – que leur reste-il ?

 

J’ai aussi beaucoup aimé les interventions de Brigitte Boréale (présentatrice de Pink TV), en particulier quand elle répond très justement à ceux qui se demandent pourquoi il y a autant de lesbiennes déclarées dans le basket féminin (mais ç’aurait tout aussi bien pu être le foot ou le rugby) : « Pourquoi y a-t-il si peu d’homos dans le basket masculin ? ».

 

L'homophobie et le sexisme dans le sport, même combat, donc: les homos comme les femmes remettent dangeureusement en cause la virilité de ceux qui la placent dans leurs performances sportives.

 

Enfin, le documentaire rappelle que la natation synchronisée n’est toujours pas ouverte aux hommes, pourtant c'est beau, regardez la vidéo. Je n’y pensait pas, mais à l’heure où les femmes se battent pour faire du saut à ski une discipline olympique, il est bon de garder à l’esprit que l’évolution des mentalités ne doit pas se faire que dans un sens (ça vaut aussi pour moi, donc)

 

 

 

 

Pour les chanceux qui ont Canal + à la demande, le documentaire reste disponible pendant un mois.

Pensez-y, il vaut le coup.

 

 

 

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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 23:23

Petit intermède culturel : seriez-vous capables de me citer trois films dont l’héroïne est une sportive ou bien dont le sujet principal est un sport pratiqué par des femmes ?

 

Pas facile...

 

Avec des sportifs, c’est pourtant très simple : boxeurs, coureurs de fond ou bobsleighers, ce ne sont pas les sujets qui manquent. Et on a tiré de ceux-ci un bon paquet de films cultes dont les affiches tapissent les chambres des ados.

 

Mais des sportives ?

 

Je vous donne le podium des plus connus (il n’y a pas foule…) pour briller dans les salons :

 

N°3 Joue-la comme Beckham : cette comédie a connu un franc-succès : c’est l’histoire d’une jeune britannique d’origine pakistanaise qui se bat pour pouvoir pratiquer le football qui la passionne et pour pouvoir s’émanciper des traditions que sa famille lui impose.

 

N°2 Kill Bill : oui, oui, à mon sens il s’agit bel et bien d’un film d’arts martiaux, où l’héroïne et la majeure partie de ses ennemis sont des femmes. Ce n’est pas vraiment une histoire de sports, plutôt une histoire de vengeance, mais la plupart des combats mettent en scène des femmes.

 

N°1 Million dollars baby : j’espère au moins que vous aviez celui-là ! Ce drame - est-il besoin de le présenter - raconte l’histoire d’une jeune femme paumée qui décide d’apprendre la boxe, et de son entraîneur bourru qui va la mener au plus haut niveau. Là encore il y a tout un pan de l’intrigue sur la difficulté de l’héroïne à faire accepter à sa famille qu’elle boxe.

 

J’ai d’ailleurs trouvé quelques autres films où les héroïnes sont des boxeuses (Dans les cordes...). La boxe masculine a aussi fourni de la matière aux scénaristes, mais lorsque c’est une boxeuse qui est mise en scène, c’est aussi en tant que femme qu’elle mène son combat contre les préjugés, les traditions, sa famille…

 

Ce n’est que mon propre top 3, mais il est frappant de constater que ces héroïnes pratiquent des sports traditionnellement masculin. Je n’ai personnellement qu’un exemple à citer où le schéma inverse est repris : Billy Elliott (le petit garçon qui veut suivre sa vocation de danseur alors qu’on l’a inscrit à la boxe – encore -).

 

Il y a aussi un nombre non négligeable de films qui mettent en scène des femmes qui pratiquent des sports dits « féminins » :(j’ai renoncé à mettre la danse dans le lot, ce qui m’aurait obligé à citer une quantité astronomique de comédies musicales). Ceux-ci n’inspirent pas autant de chefs-d’œuvre : il s’agit la plupart du temps de gentilles bluettes ou de films pour ados (Ice Princess, Stick It, La plus belle victoire…). Pas le genre à être cité aux oscars, donc.

 

On va dire que je cherche la petite bête et qu'il y a plus important; néanmoins je trouve que l’histoire du cinéma donne un certain reflet de la société. Mais soyons optimistes : les trois films que j’ai cité sont récents et le succès qu’ils ont rencontré pourrait faire des émules.

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Qui suis-je?

Je suis une sportive amateure un peu touche-à-tout et très accro... Quand je ne suis pas en short, je suis une fervente spectatrice. Mais le sport féminin c'est pas facile à suivre dans les médias: pour une femme, mieux vaut être mignonne que championne. Dans ces conditions, difficile de motiver les copines pour un footing....